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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 13:55

Le lendemain matin, je me levais tôt, avant le reste de la petite famille, car nous n’avions plus rien pour le petit-déjeuner. Pas de panique, j’avais repéré, la veille en arrivant, un supermarché à l’entrée d’Oudon. Le temps de me boire une petite ricorée et j’enfourche mon vélo (je ne peux plus m’en passer).

Arrivé devant le supermarché, je le trouve fermé ; il est 9 heures passé et le magasin est censé ouvrir à 8 heures 30. En m’approchant, je ne vois aucun message indiquant une fermeture pour congés annuel.

Dépité, je fais demi-tour et m’arrête dans une boulangerie au centre-bourg. La chance me sourit car la patronne fait dépôt de lait (les enfants pourront prendre le petit-déjeuner). Lorsque je lui pose la question, la boulangère m’explique qu’il y avait deux petits supermarchés à Oudon, mais, suite à un différent (semble-t-il), les deux commerces ont mis la clef sous la porte il y a peu. Elle m’indique un supermarché Shopi à Champtoceaux, le bourg face à Oudon.

De retour à la tente, j’explique tout cela à ma femme. Dans le guide de la Loire à vélo, il est écrit, concernant Champtoceaux, que « le bourg se mérite », « il faut grimper un bon kilomètre pour accéder au sommet du piton rocheux ». Vu que le sommet est annoncé à 70 m, il est évident que la grimpette, sur une si courte distance, ne sera pas simple.

Dans un premier temps, je propose de m’y rendre seul. Mais, toujours en lisant notre guide, il est annoncé qu’il y a des choses à visiter et nous décidons donc de tous nous y rendre.

La première partie de route est parfaitement plane, mais, une fois le pont traversé, nous virons à gauche et voyons la pente se dessiner devant nous. Deux solutions s’offrent à moi : descendre le plateau, ce qui me poussera à mouliner plus, me cassant les jambes au risque de mettre pied-à-terre avant le sommet, ou bien rester sur l’intermédiaire et jouer avec le dérailleur arrière. Désireux de voir ce qu’est capable de faire mon Giant, avec une remorque enfant derrière, j’opte pour la seconde solution, bien décidé à aller jusqu’au bout.

Au départ, je suis un peu dérangé par l’absence de cale-pieds, mais, au fur et à mesure de ma progression, je trouve le bon rythme ; j’alterne entre la position assise et la danseuse ; bien vite, je lâche ma femme et Miguel mais je ne peux aller moins vite, autrement le poids de la remorque gagnerait sur mon pédalage.

Fort heureusement, la route n’est pas une grande ligne droite et on peut profiter des virages (où le dénivelé se ressent moins) pour récupérer un peu de force et, après quelques minutes d’effort, j’arrive au sommet de cette gentille côte, aussi content de moi que si j’avais gravi le Mont Ventoux (ce qui, je peux vous l’assurer, n’a strictement rien à voir). Mais je me suis fait plaisir et suis pleinement satisfait de mon Giant (faut juste que je pense à lui monter des cale-pieds).

Miguel est le premier à me rejoindre, en poussant son vélo ; j’apprends qu’il a lâché dans le dernier virage. Ma femme arrivera quelques minutes plus tard, poussant, elle aussi son vélo ; elle a lâché prise assez tôt.

En résumé, pour celles et ceux qui auraient une certaine appréhension à ce rendre à Champtoceaux, sachez que l’ascension n’est pas si terrible, pour peu que vous ayez un certain entrainement à vélo. Dans tout les cas, vous pouvez la faire en poussant : un kilomètre à pied, ça use les souliers, certes, mais cela se fait assez vite.

Après que tout le monde ait repris son souffle, nous nous dirigeons vers l’office du tourisme, afin de nous renseigner sur l’endroit où se trouve le Shopi. Nous tombons sur une personne fort avenante, qui nous en dira beaucoup plus que l’emplacement du Shopi, car, pour reprendre le terme du guide la Loire à vélo, Champtoceaux se mérite et la récompense est belle !

 

Sur les recommandations de la personne de l’office du tourisme, nous commençons par nous rendre sur la petite place se trouvant en face… Nos yeux s’écarquillent d’émerveillement devant le spectacle offert par la Loire.

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Oudon, vue des hauteurs de Champtoceaux

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Après nous être rassasié les yeux, nous nous rendons au supermarché, faisons les courses pour la soirée et le lendemain, mettons le tout dans la remorque, puis, un panier pique-nique sous les bras, nous partons visiter les ruines de la forteresse de Champtoceaux. La ballade étant impossible à faire à vélo, nous laissons les nôtres attachés près de l’office de tourisme.

Dans un premier temps, la promenade n’a rien de spectaculaire ; une ballade sur une petite route encerclée par les bois.

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Puis, brusquement, nous allons entrer dans un autre monde.

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Au fur et à mesure que nous montons vers cette ancienne forteresse (qui était comparable à la citée de Carcassonne), nous découvrons son histoire ; mieux, nous arrivons à la ressentir.

Je suis une personne très terre à terre, cependant, il se dégage de ses lieux comme une force invisible ; si vous arrivez à « écouter » ce qui vous entoure, pour pourrez entrapercevoir les différentes époques de bonheur et de malheur qui se sont succédés en ce lieu. 

Avant de poursuivre plus avant, je vous invite à lire un résumé de l’histoire tragique de Champtoceaux.

Nous commençons à gravir la pente qui nous mène sur les hauteurs de l’ancienne citadelle. Tout autour de nous, nous voyons les éboulis rocheux, témoignages, venant du passé, de la folie vengeresse de Jean V.

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Nous marquerons plusieurs arrêts, non que la pente soit trop rude, mais parce que le lieu nous y invite, comme pour mieux nous faire comprendre sa souffrance, l’amplitude de la porté des mots de Jean V : « arasez tout, jusqu’à pleine terre ! » Mais c’est en arrivant au sommet, là où se situe la ville originelle de Champtoceaux, que l’émotion nous gagnera le plus.

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La partie la « moins détruite » : la chapelle Saint-Pierre

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Une autre vue de la chapelle

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Le puits

En parcourant ce champ de ruine, on peut se dire qu’il est plutôt difficile d’imaginer ce qu’il put être autrefois. Cependant, si vous prenez le temps de vous poser, d’observer, vous arriverez à voir plus loin que les ruines ; vous arriverez à sentir le bonheur d’enfants courant autour du puits, celui d’un jeune couple s’enlaçant pour la première fois à l’arrière de la chapelle ; vous pourrez entendre les cris d’assauts, le fer des armes s’entrechoquant ; vous entendrez la voix glaciale de Jean V, ordonnant que tout soit araser jusqu’à pleine terre ; vous arriverez à imaginer la fuite de la population de Châteauceaux, les larmes de ceux qui participeront à sa destruction totale… Rien que pour cela, le kilomètre de côte à vélo vaut très la peine.

Voir toutes les photos de Champtoceaux  

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commentaires

P
<br /> eyh ... la ruine a eu un Pépin !!!!<br /> waaaaaaahhhaaaahhhaaaahhhh !!!!<br /> et c'était Bref !!!!!<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Me encanta este pueblo, aunque tiene una historia un poco, bastante, trágica y triste. Pero la Edad Media está llena de cosas similares en toda Europa.<br /> <br /> <br />
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